samedi 29 septembre 2018

Au coeur des légendes dans les collines du Suruli ; et si le sud de l'Inde avait aussi son Mont Kailash

Une fois de plus, écartez-vous des grandes routes pour découvrir ce lieu ignoré des touristes qui rejoignent le Kérala depuis Madurai, pour qui la seule motivation reste kumily (Thekkady), leur premier camp de base dans le "Pays des cocotiers", petite ville très touristique aux abords de la réserve de Periyar. Alors que vous apprêtez à vivre une vraie transition entre le Tamil Nadu et le Kérala ou les points culminants flirtent avec les 2000 m, nous vous suggérons avant de gravir la chaine de montagnes, de vous arrêter aux chutes de Suruli à 47 km au sud de Theni (9 km de Cumbum). Ces chutes sont alimentées par la rivière du même nom qui provient de la chaîne de montagnes Meghamalai. Les collines du Suruli font partie du Pothigai Malai, considérées comme un centre fortement divin, spirituel. A Pothigai persiste une légende qui selon le Mahabharata racontant que Shiva aurai envoyé deux sages sur terre, Vyasa et Agastya, afin d'y créer les langues divines, le Sanscrit et le Tamoul. Agathiyar est alors venu à Pothigai et a établi la culture tamoule.
Parallèlement, on raconte aussi que lors du mariage de Shiva et Parvati au Mont Kailash au nord de l'Inde, ceux-ci trouvèrent que l'endroit était non équilibré du fait du grand nombre de dieux témoins au mariage. Shiva demanda à Agastya Maharishi de continuer le mariage au Sud de l'Inde afin d'équilibrer le monde et cela sur les collines Pothigai (le monde se retrouva ainsi équilibré). Agastya Maharishi a pu visualiser le mariage de Shiva et Parvati sur un Shivalingam qui était à Tiru Kalyana Teertham sur les collines Pothigai. La similitude saisissante entre les profils du Mont Kailash et Agasthyamalai renforcent les connexions mythologiques de ces sommets sacrés. 
Faut compter 2 km à pied parmi les colonies de singes pour atteindre les chutes d'eaux sacrées dans lesquelles nous pouvons nous baigner (prévoir un change). 
 
Une fois retourné au point de départ on peut rejoindre toujours a pied, "Kaillasanathar cave", un temple dans la roche à environ 2 km dans la jungle. Après toute cette marche, nous vous conseillons d'aller au Thousand Lingam Temple (accessible en voiture), magnifique par ses 1000 lingams alignés dans un champs ou un brahmane, surpris de voir des occidentaux en ce lieu, vous bénira.
Désormais lorsque vous vous apprêterez à rejoindre le Periyar depuis le Tamil Nadu, passez plusieurs heures sur cette terre propice aux dieux et aux hommes, parmi une faune sauvage comme vous ne l'avez jamais imaginée.
InDi

dimanche 23 septembre 2018

Balade bucolique dans une mangrove au sud de Pondicherry

Si vous êtes en quête de grands espaces et de balades en barques parmi de nombreuses espèces d'oiseaux, nous vous suggérons cet arrêt non loin de Chidambaram (15 km). La visite de la mangrove de Pichavaram s'impose à tout amoureux de la nature authentique. D'une superficie de plus de 1000 ha, elle abrite de nombreuses espèces d'oiseaux et un écosystème unique au tamil Nadu (en Inde du Sud). Peu d'occidentaux s'y risquent, souvent par simple méconnaissance, d'où la seule présence de nombreux indiens qui en famille y recherchent la fraicheur et l'exotisme qu'ils ne trouvent pas à Pondicherry par exemple (entre 65 et 85 km suivant la route empruntée). Lors de nos voyages que nous proposons aux groupes que nous accompagnons en cette partie du pays, nous ne manquons jamais ces 2 heures de promenade (avant 10 heures si possible pour y voir les oiseaux). Pichavaram reste un petit village dans le district de Cuddalore et la mangrove située entre les estuaires du "Vellar river" et du "Kollidam river", est classée parmi les plus grandes et saine. Sous la responsabilité de l'office de tourisme du Tamil Nadu, les visites s'y font en barque à la rame ou au canot à moteur, mais comme souvent dans les lieux touristiques, les bateliers  fonctionnaires vous proposerons moyennant un supplément (quelques 100e de roupies) d'aller dans des endroits plus protégés avec la garantie de voir plus d'oiseaux ! 
Avant d'arriver à ce havre de paix composé d'ilots de palétuviers (une bonne quarantaine), vous admirerez de magnifiques paysages alternant rizières verdoyantes, petits hameaux de huttes de pêcheurs et maisons aux couleurs "flashies". Cette forêt luxuriante, au delà de former un immense rempart végétal (475 ha) face à la mer, protégeant l'arrière pays (jusqu'à Chidambaram) des tempêtes, des tsunamis (2004), permet aux autochtones de profiter de cette flore très riche (bois de chauffage ainsi que multiples espèces végétales à vocation médicinales). En tamoul, Pichavaram signifie "cadeau de la mer" car au delà de protéger la côte de l'érosion elle apporte d'importantes ressources aux populations locales via la pêche (poissons, crustacés, crabes rouges, crevettes). 
Pour nous, au gréé de la promenade parmi les multiples canaux, ce sont les oiseaux (échasses, aigrettes, cigognes, hérons, spatules, pélicans) qui ravissent nos yeux (177 espèces y ont été répertoriées). La saison optimale pour y voir des oiseaux s'étale de septembre à avril, mais le pic reste de novembre à janvier). 
Alors, lorsque vous passerez par Chidambaram pour voir son magnifique temple dédié à Shiva danseur, désormais dites à votre chauffeur de vous arrêter dans ce lieu ou la biodiversité est encore protégée : c'est un véritable slow time revitalisant hors des circuits habituels.
InDi

lundi 10 septembre 2018

Balade sur nos fleuves sacrés du sud, parmi les 7 que compte l'Inde

L'eau joue un rôle purificateur dans l'hindouisme, les berges des rivières sont souvent aménagées de ghâts permettant de faire des ablutions et l'immersion dans leurs eaux fait partie du processus de purification. Toutefois ces lieux en milieu naturel sont aussi des endroits de villégiature, des havres de paix, souvent méconnus des "tours operators", et les indiens y viennent en famille par cars entiers s'y divertir, en quête de fraicheur. Que l'on soit à Hogenakkal (où la Kâverî assure une frontière naturelle entre le Tamil Nadu et le Karnataka) où sur un vieux bateau à remonter la Godâvarî (au nord de Yanam), c'est le meilleur moyen de fuir le tumulte des grandes villes bruyantes et poussiéreuses. En toute quiétude, entouré par la jungle, les cascades, vous pourrez vous risquer à des massages traditionnels et à manger du poisson frit sur leurs rives.
Parmi tous les fleuves de l'Inde, on en dénombre sept qui sont considérés comme sacrés et font l'objet de pèlerinages sur certains endroits aménagés de leur cour, voire à leur source. Ces sept rivières sont le Gange, la Yamunâ, la Sarasvatî, l'Indus, la Godâvarî, la Narmadâ et la Kâverî. Pour l'instant, nous n'avons voyagé que le long de 2 d'entre elles : la Godâvarî et la Kâverî. Le fleuve Godâvarî, long de 1500 km, coule d'Ouest en Est pour se jeter dans le golfe du Bengale dans un delta commun avec la Krishna, arrose Yanam (yanaon), ville et district du territoire de Pondichery. La Kâverî que nous avons parcourue de bout en bout sur ses 760 km, prend sa source dans une chaine de montagne (Brahmagiri) dans les Ghâts occidentaux, à Coorg dans le Karnataka, traverse le Tamil Nadu pour se jeter dans le golfe du Bengale, à Poompuhar, au sud de Gondelur, en un grand delta très fertile, de plus de 150 km. Le "Brahmagiri hills" est situé à la frontière entre le district de Kodagu, dans l'État du Karnataka, au nord, et le district de Wayanad, dans l'État du Kerala, au sud. Le fleuve Kâverî est aménagé de nombreux canaux d'irrigation et compte parmi les plus anciens aménagements hydrauliques du pays, le barrage Grand Anikut ou kallanai (à quelques km de Trichy), construit au 2e siècle par Karikâla (période de la dynastie Chola). La Kâverî, avant tout prend sa source à Talacauvery (à 1276 m d'altitude) ou son temple y est réputé pour ses pouvoirs miraculeux. Il y est dit que si vous vous baignez dans le filet d'eau qui n'est autre que la source de la rivière sainte, vous serez guéris tant de vos soucis physiques que psychologiques. Bien que le panorama y soit magnifique, seuls des pèlerins et touristes indiens y viennent. Ne pas hésiter à grimper sur la colline surplombant le Temple pour une vue à l'infini sur les montagnes composant la région du "Western Ghats". Pour visiter cette région montagneuse ou s'alternent plantations de café, d'épices, poivre et de cardamone sur les hauteurs et riz, tournesol et gingembre sur les plateaux, nous nous sommes installés à l'Hôtel Purple Palms Resort and Spa Coorg, post, Guddehosur, BM Rd, Bollur Village, Kushalnagar, Karnataka 571234, Inde, non loin de la Kâverî et qu'a 80 km de la source miraculeuse (2h15 de route tout de même). En séjournant dans cet hôtel, nous sommes non loin de Dubare Elephant camp sur les rives du fleuves et pouvons ainsi approcher les éléphants en semi liberté et nous adonner à multiples activités avec les pachydermes (bain, brossage et nourriture). Madikeri n'étant qu'à 48 km (soit 1h30) peut être le bon compromis si on priorise Talacauvery.
Toujours côté karnataka, avant d'atteindre Hogenakkal (frontière avec le Tamil Nadu), le fleuve se divise en deux bras pour former l'île de Sivasamudram et former les kâverî falls (100 m de haut), considérées comme les plus belles de l'inde (du moins au sud). Il arrose au tamil Nadu de nombreuses villes riches culturellement comme Srirangam, Tiruchirapalli (trichy), Tanjavûr... Etant le second fleuve le "plus saint" de l'inde, il est de fait appelé le "Gange du Sud". Pour conclure la présentation de la Kâverî nous ne serions que vous conseiller parmi les endroits de villégiature fluviale connus principalement des indiens, de nous retrouver à Hogenakkal pour un bain de "fraicheur".
Nous terminerons notre brève sur la Godâvarî que nous commençons seulement d'explorer sur 150 km, soit 10% de sa longueur. Nous avons donc posé nos valises à Rajahmundry (Andhra Pradesh), au Hospin Hôtel Pushkarghat, à environ 80 km du Golfe du Bengale (75 km de Yanam). Avant de nous embarquer, nous nous offrons une escapade à Yanam (Yanaon, ancien comptoir français) à 9 km du Golfe du Bengale. Du 18e au20e siècle, Yanaon fut sous les dominations Néerlandaise, Britannique et Française. Peu de traces de la présence occidentale, mais une pointe d'exotisme nous invitant à la promenade au bord du fleuve.
De retour à Rajahmundry, nous nous embarquons malgré la pluie sur un vieux bateau avec une 100e d’autochtones pour une journée de croisière à l'indienne sur un fleuve boueux. Pour rappel, le fleuve est navigable sans risques de septembre à mars, octobre étant optimal. Nous étions les seuls occidentaux parmi les familles indiennes venues profiter d'une journée festive sur un air de la "croisière s'amuse" ... jeux, danses bollywood, déjeuner végétarien, commentaires et visites locales sont au programme. 
Pour cela nous rejoignons en voiture l'embarcadère de Pursathapatnam à environ 35 km au nord de Rajahmundry (départ prévu 9h30-10h). La majeure partie du voyage se fait sur le pont supérieur (petit-déjeuner, déjeuner et animations comprises). La journée consacrée à remonter le fleuve de Pursathapatnam à Perantalapalli, est ponctuée d'arrêts (comme Papikondalu ou Kolluru Bamboo Huts). L'aboutissement est d'accoster dans un village tribal ou au pied de leurs huttes, les aborigènes vendent des produits artisanaux faits de leurs mains, tels des paniers ou fleurs réalisées à partir de bambous et des feuilles.
Après une halte d'une demi-heure, le bateau repart vers son embarcadère de départ, cela sans arrêts.
 
La Krishna et la Godâvarî se retrouvant dans le même delta, il nous a paru nécessaire de de commencer à la découvrir et de nous arrêter à Vijayawada cernée à l'est et l'ouest par les méandres de la Krishna. Deux sites nous invitaient à nous attarder dans cette ville : le Kanaka Durga Temple (temple hindou dédié a la déesse Durga) et les troglodytes d’Undavalli (Undavalli cave), spécimen monolithique des temples sous roche d'Asie.
 
Espérant vous avoir donné envie de découvrir ce magnifique pays autrement que par les routes traditionnelles, peut-être nous retrouverons-nous à pagayer sur ces magnifiques fleuves ou canaux, au plus près des populations qui peuplent ce que sont à nos yeux encore que des terres inconnues.
InDi 

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