jeudi 31 octobre 2019

Diwali : la puissance de la lumière sur les ténèbres

Célébrée au cours de la nuit la plus sombre de l'année, Diwali représente la victoire de la lumière sur les ténèbres, le triomphe du bien sur le mal, la domination de la vérité sur le mensonge. Diwali vient du mot sanskrit "deepavali", signifiant "rangée de lampes, de lumières" (dipa avali). Fête populaire très importante pour les hindous, elle peut être comparée à notre Noël occidental, car c'est aussi l'occasion de s'offrir des cadeaux, des friandises et de tirer des feux d'artifices. C’est certainement la fête hindoue la plus gaie après holi, la fête des couleurs marquant la fin de l’hiver et le début du printemps célébrée au cours de la pleine lune du mois de Phâlguna (février-mars). Diwali célèbre aussi la victoire de Rāmā sur le démon Ravana qui avait enlevé Sita, son épouse. Avec l'aide de son frère Lakshmana et du dieu singe Hanuman, Rāmā put délivrer sa belle des mains du roi démoniaque Ravana de Lanka (depuis Rameshwaram) et envisager son retour sur le trône. Leur épopée est raconté dans le Ramayana et nous fascine toujours autant, notamment lorsque nous séjournons à Rameshwaram. La légende raconte qu'à leur retour au royaume d'Ayodhya, il faisait nuit noire et afin qu'ils retrouvent leur chemin, les villageois disposèrent des lampes à huile sur les bords des routes et des bâtiments. Si dans l'ouest de l'Inde, on fête à cette occasion Ganesh et Lakshmi (la déesse de la prospérité); dans le sud, on fête Krishna, vainqueur du démon Narakasura. Période considérée comme le début de la nouvelle année hindoue (au Nord), on en profite pour porter de nouveaux vêtements pour accueillir Lakshmi (la déesse de la prospérité), pour repeindre les façades des maisons et organiser des feux d'artifice symbolisant la victoire du bien sur le mal. Diwali prolonge la fête de Dussehra qui a lieu 20 jours avant, ou de grandes effigies de Ravana sont brulées lors des festivités (célébrant la victoire de Rāmā sur le démon). Les festivités durent cinq jours, et le troisième, le plus important (Bari Divali) est consacré à la déesse Lakshmi. Ce troisième jour est aussi le dernier de l'année du calendrier hindou Vikram utilisé dans le nord de l'Inde. Dans l'Inde du Sud, Diwali ne coïncide pas avec le début de la nouvelle année, car un autre calendrier est utilisé, le calendrier Shalivahana. La date de Diwali est fixée selon les calendriers hindous traditionnels dérivés de l'antique calendrier védique : le Vikram au Nord et le Shalivahana au Sud (le Nouvel An correspondant au quatrième jour des fêtes). A l'occasion de Diwali, jeunes, enfants, vieux, riches et pauvres, hindous, sikhs et jaïns revêtent des vêtements traditionnels achetés pour l'occasion, échangent des sucreries dans une ambiance de feux de Bengale, de pétards sous un ciel illuminé par des feux d'artifices, cela malgré un rattachement à des valeurs symboliques et références historiques souvent différentes. Les maisons, bureaux, commerces et rues sont embellis et illuminés de millions de lampes pour séduire la déesse et s'attirer sa bénédiction, voire recevoir la promesse d'une prospérité future (le lendemain marquant le début de la nouvelle année). Enfin, moins poétique et exotique, le paradoxe de cet évènement festif et lumineux qui se retrouve noirci par les travers de ce qu'une grande fête nationale commerciale et polluante peut engendrer. La fête des lumières de Diwali est aux commerces d'Inde ce que la haute saison de Noël est à leurs équivalents occidentaux : l'époque où les gens offrent des cadeaux autour d'eux et font toutes sortes d'excès, le moment de toutes les extravagances avec ses 100e de millions de lampes allumées, ses feux artifices répandant sur ses mégapoles de fines particules toxiques dans un air déjà pollué, irrespirable.
Toutefois, Diwali reste une magnifique fête à forte symbolique et à ce titre, nous renouvelons à la famille de Siva Kutty à Orathur au Tamil Nadu (photo) et à celle de Deepak à Vanarasi dans l'Uttar Pradesh un "happy diwali 2019" (vidéo).
InDi

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