samedi 10 novembre 2018

Tranquebar, un air de Pondicherry pour le besoin d'une saga, simple illusion

A une 12e de kilomètres au nord de Karikal, ancien comptoir français sur la côte de Coromandel, nous vous invitons à vous arrêter à Tranquebar (Tharangambadi pour les autochtones) dans le district de nagapattinam. Un ancien comptoir Danois devenu l'illustration partielle du port de Pondicherry le temps du tournage de Rani, une saga diffusée sur france 2 en 2011 qui laisserait à croire à tors que le fortin face à l'océan, figurant sur les deux premières diapos, serait à Pondichéry. C'est uniquement pour le besoin romanesque du film que Tranquebar ayant été un comptoir de commerce Danois resté authentique car sans constructions modernes sur le front de mer à été choisi, le port d'antan de Pondicherry ayant disparu (comme le montre les photos anciennes ci-dessous). Aller à Tranquebar c'est rechercher avant tout un endroit loin des foules, du bruit, de la circulation anarchique des villes, de la pollution, propice au repos, à la rêverie surtout si vous séjournez dans l'unique hôtel, le bungalow on the beach, une ancienne maison coloniale danoise "pur jus" du 17e siècle ayant appartenu au gouverneur danois (face au fortin comme le montre la première photo).
Au delà des promenades sur la plage à la rencontre des pêcheurs qui s'abritent dans la lagune toute proche, quelques vestiges historiques dans l'ancienne bourgade qui connu ses moments de gloire au 17 et 18e siècle pourront satisfaire votre curiosité . Cette côte Est fût toujours convoitée et fréquentée, ou Anglais, Allemands, Portugais, Danois et Anglais s'y disputèrent des sites stratégiques pour le commerce et Tranquebar ne fait donc pas exception. Dès 1616, les Danois formèrent la Ostindisk Kompagni (La Compagnie danoise des Indes orientales) afin d'établir des liens commerciaux avec des contrées lointaines comme l’Inde, Ceylan, l’Asie du Sud-Est, la Chine. En tant que comptoir Danois, ce lieu fut marqué de leur empreinte notamment par les fortifications encore en bon état. Le commerce entre le Danemark et l’Inde fut particulièrement florissant. On dit même que les Danois importèrent en Europe plus de thé que les Britanniques. Tranquebar ou Tharangambadi, n'était qu'un modeste petit village de pêcheurs et de commerçants jusqu'à l'arrivée des Danois en 1620 qui y firent construire le fort Dansborg qui abrite aujourd'hui un tout petit musée abritant les traces de l'occupation danoise dans la région. La communauté Danoise se met en place au cours des 17e et 18e siècle et marquèrent leur temps avec la construction d'églises, l'émission de pièces de monnaie, la traduction de la Bible en tamoul, faisant de ce modeste village une petite bourgade prospère de 3 000 habitants. Tranquebar redevient indienne en 1947 après être passée dans les mains des Britanniques au 19e (de 1801 à 1814, puis définitivement en 1845).
 
Une des caractéristiques de Tranquebar est l'architecture coloniale danoise. La ville parait unique grâce à sa forme architecturale, résultat d'une synthèse entre danois et tamoul pour s'adapter au climat tropical. On y entrait côté ouest par une porte et la rue principale qui nous conduit au fortin ne semble appartenir qu'à des congrégations religieuses, résultat de l’évangélisation qu’y mena tambour battant le pasteur luthérien allemand Bartholomäus Ziegenbalg dès 1706. Ce dernier ayant apprit le Tamoul, il se mit en tête de traduire et d'imprimer dans un premier temps la Bible après avoir fait venir une presse d'Europe. S'employant à traduire et publier de nombreux ouvrages il accède au statut du "Gutemberg" de l'Inde. Sa statue, trône désormais sur l’artère principale de Tranquebar, non loin de la mer. Sur la plage on y trouve aussi un petit Temple en bien mauvais état malgré une jetée brise vagues. 
Un endroit idéal, surtout si vous êtes au premier étage du Bungalow on the beach, pour les amoureux des magnifiques levers de soleil : une récompense unique pour les lèves tôt ..! 
InDi

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