mardi 21 janvier 2020

32 bonnes raisons de visiter les 32 districts du Tamil Nadu : brève N°2 - 17 à 32

Cette deuxième brève vient compléter la précédente et nous amène à découvrir la suite de ce magnifique État du Sud : vanakkam. Grace à un doux rythme de déplacement routier dans un univers des plus accueillants et chaleureux du Sud, comme nous, profitez pleinement du vert tendre des rizières, des plantations de canne à sucre, de mais, de tournesol et même de coton, cela parmi les silhouettes imposantes des gopurams multicolores ou s'emprisonnent les rayons de soleil. Oui, cet État correspond à l'image douce et sereine d'une Inde authentique, naturelle, paradisiaque pour les amoureux de la non violence des mots et des images que l'immersion dans une vie quotidienne rurale vous offre. Toutefois, malgré de nombreuses réponses qui vous seront données au gréé des rencontres extraordinaires que vous ferez, vous serez saisi par une envie du "revenons-y" car encore une fois votre curiosité n'y sera jamais totalement satisfaite, les mystères jamais totalement élucidés, la fascination jamais totalement assouvie. De ce véritable "slow time" d'immersion dans l'Inde rurale, ou nous vous garantissons des paysages et des rencontres extraordinaires, des plaines chaudes aux fraiches collines et montagnes notamment des Ghâts occidentaux. Vous vous confronterez avec l’Inde spirituelle traditionnelle et millénaire qui vous surprendra parfois  par ses excès, avec des dieux et avatars omniprésent et dont la visite de certains lieux sacrés vous livrera les secrets de sa longévité religieuse, puisque pratiquée depuis 3500 ans de la même manière … A côté de cela, le voyageur apaisé que vous serez devenu au fil de l'eau, découvrira sans complexes cette partie de l'inde qui a gardé toute son authenticité, sur fond de biodiversité d'exception avec sa faune sauvage et flore pleine de surprises. Des plaines du Tamil Nadu, outre la chaleur, restera dans vos yeux la multitude de Temples gigantesques avec leurs Gopurams ornés de dieux multicolores, cela loin des clichés habituels présentant une Inde envahie de touristes en quête d'exotisme parmi les Palais de Mahârajà (du Rajasthan) que bon nombre de vos amis s'empresseront de vous décrire, comme s'ils étaient la norme architecturale. Continuons donc la découverte des districts suivants : plus de temps à perdre, le chemin est long et sinueux pour découvrir l'Inde originelle ...
Namakkal district : une région ou on ne s'y attarde pas, car on ne s'y arrête pas par hasard (sauf si la visite du fort y est programmée) du fait que l'importante route reliant Coimbatore à Salem traverse ce district. Le tourisme se résume à son environnement naturel et quelques temples dont celui d'Arappalleswarar du 12e siècle (tout près des cascades d'Akasa Gangai), dédié à Shiva. 
Perambalur district : encore une région agricole ou on ne fait que passer lorsqu'on vient de Salem ou Yercaud et que l'on souhaite rejoindre Trichy ou Thanjavur.  

Thanjavur district : bien que petit en superficie, ce district renferme de nombreuses richesses culturelles et sites incontournables. Sa capitale située sur la rive droite de la kaveri qui irrigue une riche et vaste plaine agricole, Thanjavur, abrite le merveilleux temple monolithique Shivaite de Brihadishvara érigé par l'empereur Chola Râjarâja entre 985 et 997 et le musée dans l'ancien Palais du Maharaja, reste la métropole musicale de l'Inde du Sud. De même, Kudavasal se visite tout comme ses villes voisines ou trônent des temples typiques du tamil Nadu avec leurs Gopurams ornés de dieux multicolores. Avec son temple Shivaïte d'Airavateshvara, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, Dharasuram est une ville située à 3 kilomètres de Kumbakonam dans le district de Thanjavur. Bien que moins gigantesque que celui de Tanjore ou celui de Gangaikondacholapuram, son temple reste un superbe exemple de la perfection architecturale et statuaire de l'époque Chola. Tout proche, Swamimalai sur les rives de la Kaveri, est l'une des six demeures du Seigneur Muruga et y accueille des artisans aux pratiques ancestrales, perpétuant la tradition de la fabrication de bronzes selon la technique millénaire de la cire perdue. On y honore aussi Netra Vinayaka, un Ganesh réputé pour redonner la vue. Tout proche, Kumbakonam, la ville aux multiples temples est un centre de pèlerinage et rassemble tous les 12 ans des foules considérables autour de son bassin sacré. A Papanasam, le temple principal de ce village est surtout original par ses 108 lingam alignés en 3 rangées sous un abri de fortune. On dit que le 108e aurait été apporté par hanuman depuis Rameshvaram, d'un seul bond... A Uppiliappan, au temple dédié à Vishnu, c'est un éléphant qui vous accueille. A quelques kilomètres d'Uppiliappan et de Tirunadeshvaram, perdu dans la campagne il ne faut pas manquer de visiter un des rares temples dédié à Kali qui vous marquera par sa décoration et ses rituels qui y sont pratiqués. Dans la localité de Tirunadeshvaram, s'élève un vaste temple dédié à Shiva où quelques piliers du mandapa présentent le thème des chevaux cabrés. Des milliers de fidèles se pressent des heures durant pour assister au rituel qui consiste à baigner Shiva de lait de coco. Enfin, une visite atypique à 65 km à l'Est de Tanjore, sur le Golfe du Bengale : Manora Beach, dans le village de Sarabendrarajanpattinam. Vous pourrez y visiter un fortin surprenant tant par son architecture que pour la raison de son existence. Ce dernier fut construit par Sarfoji maharaj au cours du 19e siècle (1814-1815), en reconnaissance de la victoire anglaise contre l'armée de Napoléon.  
Tiruvarur district : après y avoir posé nos valises, tout comme dans celui de Nagapattinam, pendant plus de 20 ans, outre son magnifique temple de Thyagaraja, son musée et son festival au printemps, c'est sa ruralité qui a le plus retenu mon attention. Très bien irrigué, le riz y est cultivé en abondance et la vie y est douce.
Ariyalur district : ce district se distingue grâce au site de Gangaikondacholapuram à 69 km de Tranquebar et 103 de Pondichéry. On y trouve un temple dédié à Shiva, important par sa taille qui malgré qu'il soit classé au Patrimoine mondial par l'Unesco au même titre que ceux de Tanjore ou Darasuram reste peu visité par un tourisme de masse. Seuls les initiés véhiculés qui empruntent la route de Chidambaram à Tanjore en passant par Kumbakonam, au prix d'un détour se rendent dans ce village accessible par de magnifiques routes champêtres. Édifié au 11ième siècle au centre d'un jardin parfaitement entretenu, son architecture pyramidale se révèle particulièrement harmonieuse. Comme celui de Tanjore, de Darasuram il tranche avec ceux ornés de sculptures rappelant les multiples de scènes de la vie courante aux couleurs multicolores qui composent la majorité des paysages du Tamil Nadu. Dans ce havre de paix, un imposant Nandi protège l'entrée du Temple ainsi que l'énorme Lingam de 4 m représentant Shiva.
Nagapattinam district : à l’extrême nord du district, on découvre une ancienne ville portuaire implantée dans l'estuaire de la Kâveri. Poompuhar, connue sous le nom de Kaveri poompattinam, fut pendant un certain temps la capitale des premiers rois de Chola avant de devenir une florissante et très prisée citée balnéaire. Quelques vestiges et musées s'y visitent. En longeant la côte vers le sud, Tranquebar, ancien comptoir de commerce appartenant aux Danois qui y construisirent des fortifications. D'abord petit village de pêcheurs et de commerçants jusqu'à l'arrivée des Danois en 1620 qui y implantèrent le fort Dansborg (qui abrite aujourd'hui un petit musée). Tranquebar (Tharangambadi) est une toute petite ville sur la côte de Coromandel à quelques kilomètres de Karaikal. La communauté danoise se met en place au cours des 17 et 18e siècles avec la construction d'églises, l'émission de pièces de monnaie, la traduction et l'impression de la Bible en tamoul. Tranquebar redevient indienne en 1947 après être passée dans les mains des Britanniques au 19e siècle. Elle parait unique en son genre grâce à la forme architecturale coloniale Danoise, résultat d'une synthèse entre le Danois et le tamoul pour s'adapter au climat tropical. Un endroit rêvé pour s'y reposer et admirer le levé de soleil sur l'immensité du Golfe du Bengale. La ville de Karaikal, au sud du delta de la Kâveri, totalement enclavée (avec une 100e de petits villages) dans le district de Nagapattinam est elle-même un district composant le territoire de Pondichéry et présente l'avantage d'être une zone franche. Malgré le manque d’intérêt porté au patrimoine colonial (contrairement à Pondichéry), quelques sites méritent un arrêt : le temple de Shiva où l'on peut y voir un Muruga au visage blanc, l'Église Notre-Dame des Anges. Dans la région, un incontournable pour nous, le temple de Thirukadaiyur ou l'on y vient bénir son union (plus précisément y ré-célébrer son mariage) à chaque 10e d'anniversaire (voire lorsque le mari atteint son 60ieme anniversaire, la coutume veut que les enfants prennent en charge l'ensemble de la cérémonie). Une légende conforte ce rituel : un sage et son épouse, Shivaïtes, demandèrent au dieu de leur donner un fils. Les conditions à exaucer ce vœux passait un choix : avoir un enfant sage et dévoué qui devrait mourir à l'age de 16 ans ou avoir un enfant insupportable et insolent qui vivrait jusqu'à 100 ans. Les candidats à la parentalité choisirent la première proposition. L'enfant grandit, devint grand adorateur du dieu Shiva, jusqu'au jour où l'atteinte de ses 16 ans, le dieu de la mort (Yama) se manifesta. L'enfant pria alors très fort sa clémence auprès de Shiva que ce dernier le sauva, éloignant de lui Yama. Il est ainsi devenu coutume que les couples, tous les 10 ans viennent célébrer et renouveler leurs vœux de mariage dans ce temple avec un brahmane attitré (nous l'avons fait en 2017 pour mon 60e anniversaire). Avant d'arriver à Nagapattinam, un arrêt à Nagore pour y visiter la grande mosquée. Lorsqu'on arrive dans le chef-lieu de ce district, Nagapattinam, difficile à croire que cette ville qui fut une possession portugaise, puis hollandaise en 1660 et enfin anglaise en 1781 était jusqu'au 15e siècle un ancien centre bouddhiste. Aujourd'hui, outre son grand port de pêche (premier exportateur de crevette), s'y visite le temple. Toujours vers le sud, impossible de manquer le célèbre centre de pèlerinage chrétien dont l'église fut fondée au 16e siècle par les portugais : Velankanni surnommée la Lourdes de l’Orient. La basilique de Notre Dame de la Santé, avec ses deux niveaux, expose ses dimensions colossales et sa blancheur immaculée entre marais salants et bord de mer azur. Enfin, en son extrémité sud, allez jusqu'au point Calimère ou plus précisément à Kodikkarai, pour découvrir une faune et flore sauvage, au sein même d'une réserve ornithologique et animalière ou de nombreuses vérités d'oiseaux migrateurs vous y attendent. 
Salem district :  nous vous conseillons d'éviter sa capitale au profit des hauts plateaux de Yercaud que l'on atteint via des routes sinueuses, vous permettant de surplomber la plaine abritant Salem. Moins hauts que les Nilgiris, le village touristique (principalement pour les indiens en quête de fraicheur le week end) est à environ 1500 m d'altitude et à l'inverse d'Ooty la température y est agréable. En venant de Salem, il faut près d'une heure pour gravir la 20e de lacets, épiés par les uniques singes qui attendent ripailles sur le bord de la route. Avant d'arriver à Yercaud, nous traversons les premières plantations d'orangers, de café aux grappes rouge vif ainsi que de poivre, cela à l'ombre des arbres. Alors que le poivrier se développe sous la forme de lianes qui grimpent sur les arbres formant des futaies abritant le caféier qui bien qu'il ai besoin de lumière ne supporte pas le soleil.
Cuddalore district :  tout proche de Chidambaram, au prix d'un crochet, la visite de la mangrove de Pichavaram d'environ 280 ha, qui en tamoul signifie "cadeau de la mer". Elle offre un étonnant paysage composé d'îlots de forêts de différentes variétés de palétuviers, capables de survivre dans l'eau salée et de "respirer" grâce à leurs racines aériennes. Rempart végétal entre mer et les villages, la forêt de palétuviers permet d'atténuer les effets des tempêtes (ou de tsunami : lors de celui de 2004, la ville sainte et voisine de Chidambaram fut épargnée). S'impose donc une balade bucolique d'une heure en barque ou en bateau à moteur dans le dédale de canaux, où l'on peut observer échasses, aigrettes, cigognes, hérons et pélicans. Toutefois, vous ne manquerez de visiter le temple de Chidambaram, dédié à Shiva Nataraja (Shiva danseur) et dont le toit de sa partie la plus sacrée est recouverte d'or. Shiva aurait en ces lieux, inauguré sa danse sacrée dont le bharata natyam (danse officielle du Tamil Nadu) en aurait tiré son origine. Bien que magnifique et gigantesque avec ses hautes enceintes, ses gopurams et bassin sacré, de par la présence de très nombreux touristes, l’atmosphère pesante et insistante d'invitations à faire des donations, lui fait perdre tout son attrait (on n'y revient pas forcement, sauf pour son festival de danses classiques).
Dharmapuri district : ce district renferme de multiples richesses culturelles ou l'Homo touristus ne s'est jamais aventuré, et cela pour le plus grand bien du respectueux de l'Inde du passé. Seuls des initiés se risqueront et se laisseront aller en toute quiétude à se purifier dans les 5 sources que Râma fit jaillir de la montagne, par exemple à Thertimalai. Une autre attractivité, une adresse méconnue des "tour operator" mais nullement des indiens qui viennent se divertir dans ce parc naturel et plus précisément sur les rives de la Kâveri qui ici assure une frontière naturelle entre le Karnataka et le Tamil Nadu : Hogenakkal. Pour atteindre Hogenakkal Falls, à seulement 46 km de Dharmapuri ou 115 km de Yercaud, on traverse la jungle avant de se retrouver aux abord des cascades pour un bain de fraicheur, consenti ou pas ! C'est par bus entiers, alors qu'il fait plus de 40° dans les plaines que les indiens viennent chercher la fraicheur dans ce havre de paix, enfin lorsque tout le monde est reparti ! Pour quelques centaines de roupies on loue une embarcation et on se laisse aller à naviguer sur les eaux tumultueuses de la Kâveri en toute quiétude, on débarque sur les plages pour y déguster du poisson frit ou se faire masser loin du tumulte des grandes villes.
Viluppuram district :  Dans ce district, s'y distingue un site hors des sentiers battus de l'affluence touristique ou la forteresse de Gingee se retrouve érigé sur plusieurs kilomètres (15 km de remparts, parfois hauts de 20m et 15 m de largeur), à cheval sur trois pitons rocheux. Dans un paysage de collines rocheuses arides, peuplées de quelques singes  et de rizières au vert tendre nous vous proposons donc de vous arrêter sur le grandiose site de Gingee. Vous y découvrirez une forteresse militaire juchée sur plusieurs pitons rocheux escarpés. Cette dernière joua un rôle important au 17 et 18e siècle dans les luttes des Marathes contre les coalitions musulmanes, puis plus tard, dans les campagnes militaires que les français menèrent pour la possession de cette région.
Krishnagiri district : sur des contreforts montagneux, majoritairement rocheux, (allant de 300 à 1400 m), a la fois sur la frontière avec le Karnataka et l'Andhra Pardesh, on peut y profiter parfois des bienfaits d'une agriculture maraichère issue de la fraicheur qui  règne aux abords de certaines retenues d'eau. Un magnifique fort trône au sommet d'un piton rocheux.
Thiruvannamalai district : Tiruvannāmalai est un des lieux où la spiritualité hindoue y est la plus pressante, avec notamment la colline d'Arunachala qui surplombe la localité. Ce site reste l'incontournable site qu'il faut avoir foulé au moins une fois dans sa vie, tout comme Tirupathi dans l'Andhra Padesh ou Rameshswaram au sud est du Tamil Nadu. Afin d'en apprécier et comprendre la ferveur qui se dégage en ces lieux, il est à rappeler que la montagne d'Arunachala est à l'Inde du Sud ce que le mont Kailash est au Tibet. Les deux pricipaux sites à découvrir sur place sont : la montagne d'Arunachala et le temple d'Annamalaiyar. L'histoire de Tiruvannâmalai est liée à son grand temple d'Annamalaiyar, déjà évoqué dans des poésies du 7e siècle, qui du fait de son emprise sur ses 10 hectares et la taille des 4 gopurams d'une 60e de mètres de haut(caractéristiques de l’architecture dravidienne), le place parmi les plus grands du Sud de l’Inde. Les hindous croyant fermement en l'apparition de Shiva sur ce lieu se pressent depuis des temps immémoriaux sur cette colline et dans le grand temple en son pied, amenant les pèlerins venus des quatre points cardinaux du pays, les nuits de pleine lune ou de Karthikai Deepam (fête à fin novembre), à se livrer à un immense circumambulation de plusieurs kilomètres autour du lingam naturel que représente la montagne.
Vellore district :  la ville du même nom s'est développée autour d'un immense Fort (devenu le site emblématique des lieux) et constitue un pôle industriel important pour le pays. La région de Vellore reste l'exportateur numéro un du cuir dans le pays (37% de l'exportation totale de cuir pour l'Inde). Le fort datant du XVIe siècle, a abrité la famille royale de la dynastie Aravidu de l’Empire de Vijayanagar (il abrite aussi un musée).
Kanchipuram district : lorsqu'on arrive de Chennai, une première étape s'impose à Muttukadu, à une 30e de kms de l'aéroport, pour visiter la Dakshina Chitra. Cet arrêt est le lieu idéal pour admirer un musée à ciel ouvert présentant l'architecture et l'artisanat des 4 États du sud de l'Inde : Tamil Nadu, Karnataka, Andhra Pradesh et Kerala. Tout cela s'avère être très utile avant de découvrir le gros village à l'allure d'un point d'étape pour "beatniks" et rempli de monuments sur des kilomètres : Mahabalipuram, station balnéaire située sur la Côte de Coromandel. Vous ne manquerez pas de découvrir les "Ratha", monolithes taillés et sculptés en forme de temples au 7e siècle, ainsi que le bas-relief représentant la "descente du Gange". De ce point d'étape, nous vous proposons une balade parmi les rizières au vert tendre et les cocotiers, principalement matinale, dans les environs de Mahabalipuram (à 16 km) à destination de Tirukalikundram, connue pour son immense temple dédié à Shiva. Mais ce n'est pas pour ce dernier que nous vous conseillons ce déplacement, mais bien plus pour l'ascension du piton rocheux qui surplombe le bourg et le temple. Après 571 marches, vous aurez une vue imprenable sur les collines des alentours, les temples et les rizières, cela bien évidemment après une bénédiction dans le petit temple qui coiffe le rocher. A 65 km au nord/ouest, vous visiterez la capitale de ce district : Kanchipuram ou "la ville d'or". Cette ancienne capitale des rois Pallava du 6e au 8e siècle n'est rien d'autre qu'appelée aussi la Bénarès du Tamil Nadu (une de plus !), l'une des sept cités saintes de l'indouisme. Kanchipuram est l'unique cité vouée à Shiva et à Vishnou simultanément et abrite pas moins d'une 100e de temples. Kanchipuram est connue aussi pour ses somptueux saris renommés dans toute l'Inde, à l'égal de ceux de Bénarès, que l'on achète pour les mariages. Si vous recherchez un havre de paix, arrêtez vous à la réserve ornithologique de Vedantangal Bird sanctuary. Cette zone protégée d'une 30e d'hectares que vous atteindrez depuis Tirukalikundram, vous plongera parmi des milliers d'oiseaux de passage.
Chennai district :  la capitale du Tamil Nadu, Madras devenue Chennai, dont son port remonte au delà de notre ère n'attire pas le touriste qui fuit les mégapoles indiennes polluées, bruyantes, industrialisées et sans de véritables monuments emblématiques. Et pourtant, cette 4e ville indienne dispose de trésors notamment culturels insoupçonnés (le Bharata natyam, le Kollywood - la version tamoule du bollywood). Mais toute visite de la capitale du pays serait incomplète sans un passage par le Mont Saint Thomas et la Basilique du nom de l'apôtre construite toute proche de la mer. Avec son panthéon aux multiples divinités hindoues, on en oublierait presque que le pays de Ganesh a été évangélisé dès le 1er siècle par l'apôtre Saint Thomas. A proximité du Chettinad Palace et du fleuve côtier Adyar, l'édifice que nous vous invitons à visiter, dont la tombe du saint se trouve dans une crypte qu'on visite, fut consacré en 1896 et rénové en 2006. L'église qui fut rebâtie à la fin du 19e siècle en style néogothique sur l'emplacement d'un premier édifice construit par les portugais au 16e, attire du monde non par son architecture sans grand intérêt, mais au fait que l'apôtre y soit enterré. La cathédrale élevée au rang de basilique mineure en 1956 est ainsi l'une des 3 églises au monde à être construite sur les reliques d'un apôtre comme Saint Pierre de Rome et Saint Jacques de Compostelle. Un arrêt dans la basilique et son musée vous permettra d'avoir une pensée pour ce grand voyageur qui en l'an 52 a christianisé une partie de la côte de Coromandel et y fit construire quelques églises. Martyrisé sur le mont Saint Thomas en 72, la colline qui porte son nom reste un lieu de pèlerinage pour les chrétiens et de rendez-vous romantique pour les étudiants indiens qui en surplombant les quartiers résidentiels rêvent leur vie amoureuse. Le mont Saint Thomas et la basilique sont distants d'environ 13 kilomètres et le pape Jean Paul II qui s'y rendit lors de sa visite en Inde en 1986, y laissa une plaque rappelant son passage. A l'emplacement où est supposé être mort le saint subsiste une église construite au 16e siècle (Notre Dame de l’Espérance). A environ 3 kilomètres plus loin, sur ce qu'on appelle le "Little Mount" on découvre une grotte ou le saint méditait. Une source dite "miraculeuse" abreuve les nombreux fidèles qui vont jusque là ... Désormais, lorsqu'on vous parlera de Chennai, à la grande surprise de votre interlocuteur, vous pourrez dire "ah oui, c'est là ou l'apôtre Saint Thomas est enterré"...
Tiruvallur district : sur la frontière avec l'Andhra Pardesh et Chennai, ce district avec ses nombreuses zones industrielles, se veut être le plus dynamique économiquement parlant. Loin de toute pollution, à 60 km de Chennai, allez jusqu'à la ville balnéaire de Pilicat (Pazhaverkadu). Vous y profiterez des joies de la plage mais surtout des attraits de la réserve ornithologique ou des milliers d'oiseaux migrateurs (d'octobre à mars), dont les flamants vous y accueilleront.
Pour terminer notre découverte du Tamil Nadu, voici le district où plus précisément le territoire de Pondichéry qui se présente comme une enclave au Sud Est de l'Inde, avec sa capitale du même nom. A ce jour, des cinq comptoir français, seul le territoire de Puducherry (depuis 2006) à gardé son faste et a sous son aile (administrativement parlant) les villes de Mahé, Karikal et Yanaon ; celle de Chandernagor (Chandannagar), devenue officiellement indienne en 1952. Quand on arrive à Pondichéry, on ne s'y trompe pas : le monument aux morts de la guerre de 1914-1918, la statue de Jeanne d'Arc, le Lycée français, l'Alliance française, le bâtiment des douanes, le terrain de pétanque, le jardin botanique (ancien zoo), les rues Romain-Roland, Dumas, Suffren et bien d'autres adoucissent le choc culturel que réserve habituellement l'arrivée en Inde. L'agréable ville de Pondichéry sur la côte de Coromandel avec son ambiance et charme uniques reste le symbole de la présence française en Inde au même titre que Cochin (au kerala) l'est pour sa touche portugaise. La ville se divise en deux quartiers délimités par le "grand canal" : la ville dite "blanche" marquée par l'occupation française et le reste composé des quartiers musulmans, tamoul et catholique, beaucoup plus "indianisée". Comme nous, vous vous y arrêterez d'abord deux journées, et bien qu'elle n'ai rien retenu des habitudes françaises, petit à petit vous tomberez sous le charme indéfinissable de cette ville indolente aux couleurs ocres, dégageant une atmosphère si particulière, au point de vouloir y rester une petite semaine, voire plus. Principalement dans la ville "blanche", contrairement à Karaikal, vous prendrez plaisir à arpenter les rues bordées de coquettes demeures du 18e siècle, aux couleurs éclatantes abritant souvent de charmants jardins exotiques. Mais la ville "indienne" possède aussi ses trésors ! En effet si vous éprouvez le besoin de vous oxygéner, offrez-vous une promenade bucolique dans le jardin botanique de 9 hectares ou parmi les 1500 espèces de plantes et arbres vous rêverez du temps ou ce dernier abritait aussi un petit zoo. Il ne reste pratiquement plus aucunes traces de son intense activité portuaire qui se perpétuait depuis le temps des Grecs et des Romains qui faisaient commerce et usage des épices, de riz et plantes du pays. On flâne aisément dans les rues de la "ville blanche", rebâtie au 18e siècle, allant à la découverte de l'architecture coloniale de cet ancien comptoir, ou l'ensemble des rues s'y coupent à angles droits et portent des noms français (rendez-vous sur la brève traitant de Pondichéry). 
En conclusion, vous l'avez compris, visiter le Tamil Nadu, c'est entrer dans le panthéon qui a conservé de par sa situation géographique, les fondements de la culture indienne, cela notamment lorsque la population dravidienne s'est retrouvée reflué en ces lieux pour échapper à l'invasion aryenne (entre 1600 et 1000 avant JC). C'est une explication à la présence de sites religieux ayant conservé leur architecture originelle ainsi que la persistance du Tamoul, considérée comme la plus ancienne langue parlée : vous êtes dans un musée ouvert !  
InDi

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