
Alors que la lumière modifie le paysage selon l’heure de la journée, que le ciel et l'eau ne font plus qu'un, une mention spéciale est à donner pour la fin de l’après-midi, quand les couleurs se font de plus en plus chatoyantes et que le bruit du moteur diesel du bateau laisse place à celui des oiseaux, criquets et grenouilles.
Si vous avez réussi à suivre notre conseil, votre
sympathique capitaine, accompagné de son cuisinier vous guiderons à travers les villages locaux où les
habitants pêchent le poisson (vous pourrez ainsi agrémenter le repas du soir), cultivent le riz comme ils
le font depuis des siècles. Le Kettuvalam (ou bateau cousu : les planches
le constituant étaient reliées entre elles par une couture à l’aide de
cordes de fibres de noix de coco) est une embarcation de transport traditionnelle (grosse péniche ou barge aux allures de sampans) aménagée pour accueillir des passagers avec le confort d'une suite d'hôtel (chambre, toilettes, douche, cuisine, salon).
Dès lors ou l'on s'aventure sur les petits canaux, loin du circuit du tourisme de masse et que l'on essaie d'être en ligne avec une forme de "Tourisme
Responsable", il ne nous reste plus qu'a nous laisser glisser, sans bruit, en symbiose avec le piaillement des oiseaux, les chiens annonçant notre passage, les bruits des travaux ménagers, le linge battu contre les pierres, les enfants qui nous interpellent. Dans ces moments privilégiés, le capitaine me donne même la barre ... Des anecdotes viendront même pimenter notre expérience d'un jour, la découverte d'une terre inconnue. Après nous être risqué dans un canal bien trop petit pour notre bateau afin d'atteindre un petit village pour nous ravitailler en bières fraiches, avoir arraché l'unique ligne électrique qui allait plonger toutes les maisons dans la nuit noire, avant le coucher de soleil nous nous sommes amarrés sur le lac, non loin de la maison familiale du capitaine (hasard ou pas !). Après 6 heures de navigation, alors que la pénombre dévore peu à peu les paysages chatoyants qui nous ont accompagné toute la journée, que l'immensité du lac avec ses différents bruits qui s'en échappent apporte sa part de mystère, nous nous laissons aller à mesurer la chance que nous avions de vivre ces instants magiques autour d'un repas notamment composé de produits de la pêche du jour. Nous nous endormirons au seul
murmure de l'eau ...
Dès l'aube, la vie lacustre s'éveille et dans ce paysage
idyllique, encore brumeux, c'est un bonheur de voir oiseaux, poissons, pêcheurs depuis notre douillette cabine. C'est vers 8 heures du matin que nous quitterons cet endroit pour regagner notre point de départ de la veille : Alappuzha. On ne se lasse pas de scruter les rives avec leurs petites maisons multicolores à l'ombre de palmiers et cocotiers, les rizières ou se cachent des milliers d'oiseaux, églises, écoles, toutes formes de commerces. Sur l'eau, au delà des gros houseboats, les villageois utilisent de plus modestes embarcations personnelles (pirogues, canoës, barques), le
shikara ou le bateau-bus. En résumé, nous ne saurions que vous encourager à vous essayer à cette forme d'excursion éco responsable à bord d'un bateau privé, en évitant de tomber dans les pièges issus d'un tourisme de masse qui par ses exactions est en train de tuer à vitesse "Grand V", un écosystème très fragile et ou des tonnes de déchets viennent peu à peu à bout de la luxuriante
végétation qui faisait la "Une" des revues touristiques ventant la beauté du kerala.
InDi
InDi
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